Je retranscris une petite discussion avec un célèbre ami vigneron de Meursault -- Mr X -- qui vend d'ailleurs ses vins à Matignon :-). Elle traite du succès des grosses sociétés de négoce qui vendent des vins d'AOC de qualité médiocre à mon avis. Les propos sont verbatim et ne reflètent que mon avis personnel.
Nous parlions donc de l'acquisition récente par Louis Jadot du domaine Prieur-Brunet à Santenay...
Moi - X., pour reprendre tes propos quant à l'hyperconcentration foncière. Ce qui m'inquiète avec le vin c'est ceux qui vendent mauvais et pas cher réussissent: Jadot, Bejot, etc... Je regardais hier le cas d'une entreprise de négoce en CDR (Raphael Michel) qui est mise en examen pour fraude massive sur les AOCs. Son CA est de 30 millions d'euros... En gros les mauvais réussissent!!!! Ce qui m'attriste c'est qu'ils profitent du système AOC pour vendre le moins cher possible les appelations. Alors que ce ne sont pas la qualité de leur vins qui font la réputation de ces appelations.
X - Oui Vincent tu as tout compris. Le grand négoce aujourd'hui vampirise l'achat de toutes les terres et s'octroie l'ensemble - enfin presque! - des domaines qui se vendent en une fois. Il est largement à l'origine de la notion de climat et de leurs classements qui valident des échelles de prix confortables, il détermine quasi exclusivement le prix des achats en moûts... qui ont fortement augmenté. Une manière de plus de faire sortir le petit négociant de la place et de préserver ses appros... qu'il peut ensuite redistribuer à sa guise selon les canaux de distribution qu'il choisit.
Le problème c'est que le déséquilibre entre propriétaires exploitants et négociants éleveurs de plus en plus propriétaires - surtout dans les meilleurs Crus - se creuse. Leur viticulture est hélas très approximative et rares sont ceux qui livrent des bouteilles au niveau de la légende des climats qu'ils revendiquent.
C'est un peu le système Ribadier appliqué à la viticulture...
Le problème c'est que le déséquilibre entre propriétaires exploitants et négociants éleveurs de plus en plus propriétaires - surtout dans les meilleurs Crus - se creuse. Leur viticulture est hélas très approximative et rares sont ceux qui livrent des bouteilles au niveau de la légende des climats qu'ils revendiquent.
C'est un peu le système Ribadier appliqué à la viticulture...
Moi -- Triste! Perso je trouve que les grandes marques de négoce sortent des vins qui n'ont jamais le niveau de leur AOC. Ca m'arrive de les gouter et à chaque fois je me dis: ah oui... c'est mauvais...
X - Je pense qu'en dépit de ce que l'on dit, le flou est entretenu et que le classement et le nom du Cru ont trop d'importance. Les vins sont rarement en phase avec ces hiérarchies et en dehors des noms célèbres qui font tout pour conserver leurs places... bien peu de choses bougent! Mais tout le monde en place a - un grand - intérêt à ce que cela ne bouge pas trop...les connaisseurs avertis représentent moins de 1% des achats. Autant dire, Rien.
Moi - Oui tu es en train de dire que le marché pour le qualitatif est quasi-inexistant. Les gens sont lobotomisés par les classements, les marques, et aussi certains noms devenus mythiques. Heureusement tout de même ca me fait plaisir de voir quelques domaines que j'apprécie avoir un certain succès.!!! Tant mieux pour eux mais ça me rassure aussi... Un petit bémol quant aux noms célèbres. Je ne les connais pas tous, mais pour en avoir gouté, certains sont excellents ça me parait une évidence mais pour d'autres je ne comprends pas l'engouement qu'ils suscitent.
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